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L’assertivité est une baguette magique qui permet de transformer le plomb en or. Mais comme tout le monde le sait, ce n’est pas la baguette qui fait le magicien !

L’assertivité est le juste milieu entre deux extrémités que sont la passivité et l’agressivité. En gros, un comportement qui serait entre les gentils “Bisounours” passifs et les méchants “Dark Vador” agressifs.

Dans les deux comportement extrêmes, il y a des vertus et des vices, L’assertivité regroupe les deux vertus au milieu et laisse les vices aux extrémités.

Les gentils

Les gentils sont patients, doux, attentionnés aux besoins de l’autre, mais nient leurs propres besoins pour se mettre au service des autres et éviter le conflit. Ils sont donc incapables de respecter réellement les besoins fondamentaux des autres êtres car ils les nient en eux.  C’est sur la base de la négation de leurs besoins qu’ils se positionnent en exemple.

Leur gentillesse est basée beaucoup plus sur la peur du conflit que sur l’altruisme et l’amour qu’ils revendiquent. La peur du/des rejets, de l’abandon, de l’humiliation etc.

Ils cherchent la tranquillité du groupe pour avoir la leur et privilégient la relation à l’objectif quitte à ce que celui-ci devienne complètement secondaire voire absent, ce qui a le don d’irriter les méchants. Leur vice est de prendre plaisir dans la mollesse et d’avoir peur de la dureté, d’être peureux et de fuir les conflits, ce qui génère le conflit par essence, car le conflit est l’expression des besoins insatisfaits.  Ayant tous des besoins à combler, le comportement gentil est donc une usine à violence sans fin ! 

J’ai pu observer qu’aller vers le juste est beaucoup plus dur pour les gentils que pour les méchants, car en général la place de gentil est plus chaleureuse et est soutenue par le système sociétal. Les gentils font de très bon esclaves qui permettent de mettre en prison les méchants quand ils se rebellent !

Les méchants

Les méchants sont courageux, véloces, forts, attentionnés à leurs propres besoins. Ils arrivent dans une certaine mesure à les combler mais au détriment de ceux des autres auxquels il est difficile pour eux d’accorder de l’attention. Bien souvent, les besoins réels et légitimes sont confondus avec des désirs et caprices qui eux sont moins légitimes. Leur vice est d’être égoïste, de prendre plaisir dans la dureté et d’avoir peur de la mollesse des gentils.   

 Ils ont peur de l’impuissance et préfèrent tout casser plutôt que de subir ce qui ne leur va pas. Ils font passer l’objectif avant la relation, ce qui désespère les gentils. 

J’ai pu observer dans tous les stages que j’ai fait, en temps qu’élève ou formateur dans les relations humaines, que les méchants étaient souvent davantage capables de se remettre en question que les gentils par leur simple expérience d’avoir été confrontés, critiqués voire rejetés de nombreuses fois.

Leur place de méchant étant assez inconfortable, il est plus facile et naturel de chercher l’attitude juste que pour un gentil, même si l’épreuve est ardue, car un gentil qualifiera de méchant toute personne qui n’est pas gentille. Un méchant sera donc toujours un méchant même quand il est assertif. Ce ne sera jamais assez doux pour le gentil.

Il devra donc remonter son estime de soi et être capable de briser une relation s’il veut un jour que son assertivité soit reconnue comme une vertu et non comme un vice !

L’assertif

Les assertifs sont donc de courageux et fermes défenseurs des besoins fondamentaux du groupe. C’est sur la connaissance profonde de leurs propres besoins qu’ils savent faire attention à ceux des autres et déjouer les conflits structurels.

Les méchants sont égoïstes (moi avant toi), là où les gentils sont altruistes (toi avant moi) alors que,  chercheur d’équilibre, l’assertif est mutualiste (nous avant toi et moi).

Ce que l’on peut rapidement observer quand on essaye de pratiquer l’assertivité, c’est qu’un assertif est souvent pris pour un gentil par les méchants et pour un méchant par les gentils.

Être assertif implique donc de ne plus se laisser manipuler, ni par les stratégies agressives basées sur l’argumentation et la violence verbale ou physique, ni par les stratégies passives basées sur la culpabilisation et la victimisation. 

Comme dirait Thomas d’Ansembourg, être heureux (chercher le juste équilibre) n’est pas nécessairement confortable. Mais c’est vivant !

La loi de l’assertivité

On ne peut jamais aller d’agressif vers assertif, on doit obligatoirement passer par le cas passif.

Le conflit structurel et l’assertif

Quand des personnes ont des valeurs différentes, ils utilisent des stratégies complètements différentes pour combler le même besoin. Comme par exemple, le besoin d’harmonie et d’équilibre qui nous amène tous à vouloir améliorer notre condition. Certains veulent faire un monde meilleur en vivant sans argent et en étant dans le don, alors que d’autres veulent faire de l’argent vert et trouver l’équilibre entre donner et recevoir. Si on met ces personnes ensemble, elles vont avoir beaucoup de mal à mettre en place une stratégie gagnant/gagnant. Il y a de grandes chances que la situation soit gagnant/perdant voire perdant/perdant.

Au final, les stratégies sont tellement différentes que le besoin ne peut plus être comblé

Grâce à sa capacité à être “VRAI”, une personne assertive saura voir rapidement les conflits structurels, saura faire émerger les besoins de clarifier la situation et voir si une posture gagnant/gagnant est possible.  Mais si le gentil ou le méchant veut se faire passer pour une victime, on ne pourra l’empêcher de se victimiser, car on ne peut pas forcer les autres à évoluer.   

Une personne assertive a un pouvoir direct sur sa vie et sur le monde et peut être 100% responsable de tout ce qui lui arrive. Ce qui n’est pas le cas des gentils et des méchants qui sont désespérément victimes les uns des autres. 

L’assertivité a changé ma vie et elle change aussi la vie des êtres avec lesquels j’ai des interactions plus ou moins fréquentes. C’est un peu comme l’art du compostage des déchets de cuisine, quand on sait que c’est l’or du jardin, on a plus peur de mettre les mains dedans. Le conflit est l’expression des besoins insatisfaits, si on sait le composter, c’est de l’or, c’est le terreau de l’évolution.   

Franck Nathié

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