À propos de l'auteur : Tony Hebert

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Tony Hebert

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La phytosociologie est l’étude des plantes dans leur écosystème naturel et les interactions qu’elles ont entre elles et avec leur environnement .

Appliquée aux plantes alimentaires, celles que les êtres humains ont sélectionnées depuis des milliers d’années et qui ne sont plus « sauvages », ces principes d’association permettent d’optimiser la culture des sols… et de créer des écosystèmes d’une grande beauté !


Écosystème associant les principes de phytosociologie des plantes alimentaires avec ceux du design en permaculture.

Les plantes s’associent selon différents critères : 

  • La morphologie : les plantes se marient en fonction de leurs compétences racinaires et aériennes. L’association entre des racines de “surfaces” (traçantes) et des racines “profondes” (pivots) permet une meilleure occupation du sol et favorise donc les échanges à tous les niveaux. Par exemple : le prunier (racine traçante) et l’artichaut (racine profonde).
  • Leur alimentation : les plantes se marient en fonction de la complémentarité de ce qu’elles produisent – racines pivots, bactéries fixatrices d’azotes, déjections animales et cadavres, auxiliaire décomposeurs etc… Par exemple, la consoude va chercher des éléments rares comme la potasse et le sélénium que l’on retrouve dans son feuillage. Lorsque les feuilles meurent, les minéraux sont « accessibles » aux autres plantes de l’écosystème.
  • Leur composante chimique : les sécrétions liquides racinaires des plantes (terpènes, phytoalexines) peuvent être favorables ou défavorables à leurs voisines. En outre, la chimie du sol influence la communauté végétale (acide, alcalin, calcique…) Par exemple : le lierre (crucifère) et l’ail / oignon / radis  /navet (alliacées) produisent du soufre pendant leurs vies. Les plantes environnantes disposent ainsi de cet élément qui leur permet notamment de résister à certaines maladies.
  • Leur composante sociologique : en fonction des prédateurs ou des pollinisateurs des végétaux, il convient de favoriser certaines niches écologiques. Par exemple : l’achillée millefeuilles et le prunier. L’achillée attire de petits insectes. Ceux-ci parasitent la mouche du prunier, et peuvent donc protéger l’arbre.
  • Leur composante sexuelle : En fonction de la méthode de reproduction des végétaux, il convient de favoriser un certain agencement des végétaux. Par exemple, il faut placer l’arbre à noix mâle en amont du vent par rapport à l’arbre à noix femelle.
Vue synthétique des 5 cinq partenariats phytosociologiques (extrait de Permaculture en climat tempéré,  Franck Nathié)

L’association des plantes alimentaires peut être utile à chacun, simple amateur de plantes ou professionnel. Cette approche liée au concept plus général de permaculture, s’adapte en effet à son environnement quel qu’il soit (balcon, potager, champs de plusieurs hectares…)

 

Voici par exemple un bac de culture sur un balcon, associant 13 plantes comestibles dont un arbre – pommier, framboises grimpantes, cassis, haricots vivace, fraises, mélisse citron, chou vivace, de la moutarde, des blettes, de la coriandre vivace, des oignons vivaces et ciboule, tomate, thym citron Cette structure s’adapte bien en ville (sur un balcon on dans un petit jardin) et dans le mobilier urbain plus généralement

Voici une haie produisant des fruits et légumes et agrémentée d’une nuée d’insectes, un assemblage de poires, vigne résistante, haricot rame :

 

Voici une autre belle association, celle du prunier, framboisier, tayberry et artichauts :

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